À un chat

Non moins furtif que l’aube aventurière, Non moins silencieux que le miroir, Tu passes et je pense apercevoir Sous la lune équivoque une panthère. Par quelque obscur et souverain décret Nous te cherchons. Nous voulons, fauve étrange Plus lointain qu’un couchant ou que le Gange, Forcer ta solitude et ton secret. Ton dos veut bien prolonger ma caresse; Il est écrit dans ton éternité Que s’accordent à ta frileuse paresse Ma main et son amour inquiété; Ton temps échappe à la mesure humaine. Clos comme un rêve est ton domaine. José Luis Borges
© Abyssins de la Combaz d’Aymon
Les Abyssins de la Combaz d’Aymon Suisse
Abycalement Vôtre

À un chat

Non moins furtif que l’aube aventurière, Non moins silencieux que le miroir, Tu passes et je pense apercevoir Sous la lune équivoque une panthère. Par quelque obscur et souverain décret Nous te cherchons. Nous voulons, fauve étrange Plus lointain qu’un couchant ou que le Gange, Forcer ta solitude et ton secret. Ton dos veut bien prolonger ma caresse; Il est écrit dans ton éternité Que s’accordent à ta frileuse paresse Ma main et son amour inquiété; Ton temps échappe à la mesure humaine. Clos comme un rêve est ton domaine. José Luis Borges
Les Abyssins de la Combaz d’Aymon
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